Sky&Navy a écrit : ↑28 juin 2025 19:00
Et bien on ne sera pas d'accord.
J'avais bien vu ces interviews, et pour moi ça ressemble surtout à un discours de façade pour se vendre comme un DS 2.0.
Attention, je ne critique pas le boulot de Bodmer, mais il a parfois eu une com' beaucoup axée sur le "moi je" et une belle dose d'autosatisfaction pour se mettre en lumière.
Bodmer dit regarder X matchs par semaine, quel intérêt pour lui de consulter les datas de Salmier ou Ayew qu'il doit donc connaître sur le bout de doigts?
Idem pour Confais et Grandsir, il les a vu jouer depuis gamins, il a aussi besoin de la data?
Après que les datas soient consultées, je n'en doute pas. Mais selon moi, jusqu'ici ça n'a jamais été un facteur d'accélération ou d'objection par rapport à des prospects / joueurs proposés par les agents.
Hormis peut être Kuziaiev dont le recrutement denotait, quel "cible purement data", on a engagé? Tous les autres joueurs étaient obligatoirement connus suivis du board.
Avant tout, il faudrait déjà qu’on s’accorde sur ce qu’on entend par "data" dans le football.
Pour beaucoup (je ne dis pas que c’est ton cas), la "data", c’est un logiciel qui balance des notes sur les passes, les tirs cadrés ou les courses, dans l’idée de sortir de nulle part un joueur inconnu – façon Football Manager.
C’est en partie ce que fait Toulouse, et clairement, ce n’est pas ce que fait Bodmer. Là-dessus, on est d’accord.
Mais la data, ça peut aussi être un outil beaucoup plus large et discret. Elle peut :
valider une intuition (ex : Ayew, Salmier),
objectiver un débat interne (joueur A vs joueur B),
analyser un historique médical, athlétique ou comportemental,
et surtout projeter une évolution (âge, intensité, régression/progression, etc.).
Ce n’est ni l’alpha ni l’oméga du recrutement.
Ce n’est pas un algorithme qui recrute à la place du DS.
Mais c’est un filtre utile, un accélérateur de réflexion, et une façon de sécuriser certaines décisions, surtout quand le budget est limité.
Maintenant, si on regarde du côté de Blue Crow…
Ils viennent de nommer Andrés Pardo à Leganés, un ancien recruteur du Real Madrid.
Lui non plus n’est pas un "ayatollah de la data". Comme Bodmer, il a ses réseaux, son expertise football, son vécu terrain.
Et pourtant, il renforce son staff avec des profils analytiques, tout en gardant une vraie place pour l’observation humaine.
C’est une approche moderne mais équilibrée, exactement comme celle qu’a mise en place Bodmer au Havre.
Au fond, Blue Crow ne cherche pas un modèle 100% data à la Toulouse.
Ils cherchent surtout à :
professionnaliser la direction sportive,
faire circuler l’info et les méthodes entre clubs,
et mutualiser les réseaux et les outils. D’où l’intérêt d’avoir des clubs un peu partout (j’imagine un jour un club en Asie).
En gros : décloisonner le travail, le rendre plus cohérent et structuré à l’échelle du groupe.
Et là-dessus, Bodmer me semble totalement compatible.